« Chaque patient a ses clés pour affronter la maladie »

Asud Journal, numéro 14, Printemps – Été 1998

 

Dans le combat que les médecins mènent contre le virus, le Dr Kirstetter s’engage au côté d’un allié primordial : le malade. Entretien.

 

est médecin. Depuis 15 ans elle soigne des séropositifs dans un cabinet de généraliste, entre arthrose et sinusite chronique. Très tôt, elle a perçu la détresse de ces malades pas comme les autres, à la fois brutalisés par la médiatisation et soucieux de discrétion. Dans un appartement douillet du XIIe arrondissement, à l’abri du secret médical, elle a compris que l’indigence des traitements imposait une autre thérapie, plus sociale, soucieuse des particularités culturelles de chacun. Comment installer un rapport de confiance avec des patients enfermés dans l’opprobre de la déviance sexuelle ou de la pathologie toxicomane? Réponse: on entre dans la salle d’attente, on somnole en écoutant Chopin …

Asud : Comment es-tu entrée en contact avec des patients séro ?

Myriam Kirstetter : J’ai fait trois ans d’hôpital en cancérologie où j’ai été confrontée à la longue maladie, quelquefois incurable. Plus tard, en cabinet, la forte proportion de personnes issues du monde du spectacle dans ma clientèle m’a amenée à soigner des sidas dès le début des années 80. Quelques années d’exercice comme médecin de campagne m’ont fait comprendre la nécessité d’une prise en charge globale. Celle qui tient compte de l’environnement social et culturel du patient.

Asud : Cette prise en charge est-elle possible à l’hôpital ?

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