Annexe : Réduction des risques, résultats, France

La vente libre des seringues en 1987 a été évaluée dès 1988 dans une enquête de TIREP et de l’INSERM, publiée en 1991, montrant qu’environ 60 % des injecteurs avaient renoncé au partage des seringues. En complément des évaluations des actions de terrain, la Direction générale de la santé a mis en place en 1996 un dispositif d’évaluation nationale comprenant une base de données, SIAMOIS, « système d’information sur l’accessibilité au matériel officinal d’injection et de substitution qui recueille mensuellement les ventes dans 23 000 pharmacies », seringues et produits de substitution. Les résultats portent sur les conséquences sanitaires et sociales de l’injection, notamment sur les maladies infectieuses (VIH, VHB et VHC). Deux rapports confrontent les données recueillies aux indicateurs nationaux et aux résultats de recherches (comportement à risque des usagers ; enquête INSERM sur les PES, etc.). Les principaux résultats observés sont la baisse de 80 % des overdoses mortelles et de 68 % des interpellations pour usage d’héroïne entre 1994 et 1999, résultats en relation avec les mesures de réduction des risques. Les progrès sont nets pour le VIH (baisse des taux de contamination chez les plus jeunes, 14 % des nouveaux cas de sida en 2000 contre 22 °/o en 1994) ; ils sont en revanche incertains pour le VHC, dont la prévalence est évaluée à 60 °/o des injecteurs en 2000. Le rapport SIAMOIS constate qu’après avoir fortement diminué, les pratiques à risque se maintiennent : le partage des seringues est évalué à 20 % (48 % en 1988) et la réutilisation à 45 % en 1998 (75 % en 1988). Leur persistance dans un contexte de prévalence élevée incite à poursuivre l’effort de prévention et à ne pas négliger le risque sexuel. Il convient de développer des actions ciblées vers des populations à haut risque et difficiles à rejoindre : jeunes injecteurs, détenus, prostitution. Autre évaluation, celle de la réduction des coûts sociaux ; elle a été menée par P. Kopp sur la buprénorphine pour 40 000 héroïnomanes : les coûts sociaux de la consommation d’héroïne sont évalués à 15,6 milliards de francs pour un traitement médical dont le coût est de 600 millions de francs. Rappelons qu’avec le traitement, la réduction de la consommation d’héroïne est d’environ 70 %.

Annexe pp. 372-374 / Pour lire la suite : Au format PDF

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