Un panel citoyen sur les usages de la drogue (quartier de Stalingrad à Paris)

Cosmopolitiques, n°8, « Aimons la ville », Editions de l’aube

“ Halte au trafic du crack ! ”, “les dealers dehors ! ”, “ la police doit faire son travail ! ”. Ce tract du collectif anti-crack appelait les habitants à manifester ce mardi 18 septembre 2001 “ et tous les mardis soir jusqu’à la disparition du trafic de crack ” place Stalingrad à Paris. Bien sûr le trafic de crack n’a pas entièrement disparu de la place Stalingrad mais la présence policière, avec BAC et CRS, a été renforcée. Le trafic de crack y est aujourd’hui presque invisible – au contraire des quartiers avoisinants de la Goutte d’Or ou de la Chapelle. Aussi le collectif anti-crack, considérant que ses revendications principales avaient été entendues, s’est dissous en juin 2002. L’histoire aurait du s’arrêter là.

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Les femmes et les drogues : nouveaux rapports sociaux de sexe et nouvelles formes de subjectivité

À deux reprises au cours de l’histoire, les femmes ont été associées aux drogues: entre dépendance et autonomie, ces consommations ont accompagné un changement de rôle. À la fin du XIXe, « les morphinées », figures de la Femme Fatale, incarnent la puissance maléfique des femmes ; c’ est là une figure traditionnelle mais elle participe de la conquête d’une individualité que leur refuse la division sexuelle des rôles. Dans les années 1920, la garçonne, figure de la Femme émancipée, revendique les mêmes plaisirs que les hommes ; elle aime l’aventure, la vitesse et la cocaïne. À la fin des années soixante, les drogues accompagnent l’expérimentation de nouvelles formes de la subjectivité, mais les femmes y jouent le rôle secondaire de partenaire. Les hommes par contre, s’emparent de qualités traditionnellement dévolues aux femmes, affectivité et soin de soi. La période actuelle est marquée par le retour de deux figures traditionnelles de la femme, la « Maman et la Putain. » Ces figures ont été réactualisées en partie par la menace du sida. Redoublement de la stigmatisation ou reconnaissance des droits de la Femme ? Ces deux logiques s’affrontent aujourd’hui. Donner aux femmes le moyen de choisir en termes de protection de leur santé comme plus largement en termes de choix de vie ou réprimer, telle est l’alternative.

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Des usagers de drogue parlent aux usagers / post-face : Courrier toxique

Des lettres, le journal d’ASUD en a reçu dès sa création, venant de toutes les régions de France, parfois de plus loin encore, jusqu’aux prisons de Thaïlande ; je me souviens que Jean-René Dard qui a été un des présidents d’ASUD les avaient réunies dans un classeur ; il savait qu’elles étaient précieuses, qu’elles étaient le témoin de l’écho du journal, une sorte de thermomètre, la preuve écrite que le journal ne disait pas n’importe quoi, que les lecteurs s’y reconnaissent. Ces lettres me sont familières j’ai moi-même reçu des lettres comme ça, de prison ou d’ailleurs ; ce sont des voix que j’entends, parce que ces lettres là se lisent à voix haute.

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« Drogues, parlons vrai »

Tribunes / Libération François-Xavier Colle * Anne Coppel ** Serge Hefez *** La Loi du 31 décembre 1970 fête ses trente ans. Triste jour. Un exemple parmi tant d’autres au hasard d’une actualité désormais banale. « Castelnau : les gendarmes traquent le hasch au lycée. Pendant près de trois heures, plusieurs dizaines d’élèves contrôlés ” Suit […]

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Figures de femmes …

Le Courrier des Addictions, n°2, avril-mai juin 2004, pp. 54-58. Que les femmes aient un rapport spécifique aux drogues est une évidence qui, pourtant en France, reste très mal connue. Il aura fallu la menace du sida pour que s’ouvrent les premières actions pour la mère et l’enfant ainsi que pour les femmes prostituées. La […]

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Introduction au témoignage d’Anna

Comme nombre de ces premiers pionniers, elle a sans doute quelques difficultés à se réclamer d’une « politique de santé publique » ; la politique n’est pas sa tasse de thé et son action ne se limite pas à la santé. Peu importe ; Anna se reconnaît comme militante de la réduction des risques parce qu’elle se reconnaît sur ce qui est l’essentiel pour elle ; mais il ne faut pas attendre d’elle qu’elle récite la doctrine. Elle se défie du « pourquoi ? » pour se consacrer, à une question : « comment faire ? »

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Enquête AFR « Réseau RDR français » – Projet européen « REZOLAT »

Les enjeux de l’institutionnalisation du dispositif nationale RDR  Durée de l’enquête : Novembre 2003 – janvier 2004 Base : Listing de la DATIS Pour des raisons liées à l’histoire de l’AFR et au projet REZOLAT, cette enquête a été effectuée en deux temps par deux équipes totalement différentes : L’élaboration du questionnaire et sa passation […]

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Note sur l’éducation à la santé et priorités de prévention ; objectifs à long terme /objectifs à court terme

THS, La Revue des Addictions volume V, n°20   Ces dernières années, la MILDT s’est attachée à mettre en place une politique de prévention cohérente et coordonnée. Cette politique était fondée sur un diagnostic des actions menées antérieurement, qui, “ malgré les engagements successifs, malgré les moyens mobilisés, malgré enfin la qualité de nombreuses actions […]

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Femmes Publiques

Entretien avec Anne Coppel et Anne Souyris Cosmopolitiques, « Ce sexe qui nous dépasse » n°4, juillet 2003     Des féministes « pro-sexe » ont choisi d’agir avec, et non « à la place» , des hommes et des femmes qui se prostituent pour qu’ils participent au débat qui les concerne et puissent revendiquer un statut […]

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“ Pour faire reculer la prohibition, dire la vérité sur les drogues ne suffit pas…”

La réduction des risques est un territoire peuplé d’incorrigibles bavards. Pour pouvoir en placer une, Anne Coppel s’est décidée à écrire un ouvrage de synthèse, Peut-on civiliser les drogues ? (éd. La découverte). Anne Coppel est pour Asud ce que certains camarades appelaient un compagnon de route. Elle est d’abord une amie qui a suivi, […]

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Politique des drogues : peut-on changer de politiques sans le dire ?

Revue Cosmopolitiques, « République cherche démocratie et plus si affinités »
Éditions de l’Aube, n°3

Ne plus faire la guerre aux drogués sans oser le dire, voilà des conditions bien part iculières pour le débat public ! C’est pourtant dans ce contexte qu’ont pu être redéfinis des acteurs, des substances, des pratiques, les façons de les catégoriser et les croyances des uns et des autres. La coexistence pacifiée ent reconsommateurs de drogue et non-consommateurs impose d’assumer ouvertement une politique portée par les groupes concernés, à l’encontre d’un discours républicain généraliste.

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Cocaïne, tempus fugit

Dans l’intimité des drogues, SANCHEZ M. (sous la direction de.)
Collection Mutations, Editions Autrement

L’Ode à Coco que Robert Desnos écrit en 1919 traverse, échevelée, les océans et les âges, fait s’agiter un curieux bestiaire de coq paralytique, de chimpanzés moqueurs et de blancs goélands. Mais ces images sont loin d’évoquer pour nous la cocaïne. Dans les années 1920 en France, la coco était vulgaire, au mieux festive et vaguement crapuleuse.

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