« Dans quel contexte historique et institutionnel ont été mis en place les traitements de substitution en France et comment notre pays se situe-t-il par rapport aux pays comparables ? »

Conférence de consensus sur les traitements de substitution Revue Alcoologie addictologie Décembre 2004, Tome 26, supplément au n°4, pp. 17-26   En 1989, la DGS a commandé une étude sur le devenir des toxicomanes. Comment évaluer la mortalité des toxicomanes puisqu’il n’y a pas d’étude ou de recherche française? L’épidémiologue sollicité réunit les principales études […]

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Un panel citoyen sur les usages de la drogue (quartier de Stalingrad à Paris)

Cosmopolitiques, n°8, « Aimons la ville », Editions de l’aube

“ Halte au trafic du crack ! ”, “les dealers dehors ! ”, “ la police doit faire son travail ! ”. Ce tract du collectif anti-crack appelait les habitants à manifester ce mardi 18 septembre 2001 “ et tous les mardis soir jusqu’à la disparition du trafic de crack ” place Stalingrad à Paris. Bien sûr le trafic de crack n’a pas entièrement disparu de la place Stalingrad mais la présence policière, avec BAC et CRS, a été renforcée. Le trafic de crack y est aujourd’hui presque invisible – au contraire des quartiers avoisinants de la Goutte d’Or ou de la Chapelle. Aussi le collectif anti-crack, considérant que ses revendications principales avaient été entendues, s’est dissous en juin 2002. L’histoire aurait du s’arrêter là.

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Les femmes et les drogues : nouveaux rapports sociaux de sexe et nouvelles formes de subjectivité

À deux reprises au cours de l’histoire, les femmes ont été associées aux drogues: entre dépendance et autonomie, ces consommations ont accompagné un changement de rôle. À la fin du XIXe, « les morphinées », figures de la Femme Fatale, incarnent la puissance maléfique des femmes ; c’ est là une figure traditionnelle mais elle participe de la conquête d’une individualité que leur refuse la division sexuelle des rôles. Dans les années 1920, la garçonne, figure de la Femme émancipée, revendique les mêmes plaisirs que les hommes ; elle aime l’aventure, la vitesse et la cocaïne. À la fin des années soixante, les drogues accompagnent l’expérimentation de nouvelles formes de la subjectivité, mais les femmes y jouent le rôle secondaire de partenaire. Les hommes par contre, s’emparent de qualités traditionnellement dévolues aux femmes, affectivité et soin de soi. La période actuelle est marquée par le retour de deux figures traditionnelles de la femme, la « Maman et la Putain. » Ces figures ont été réactualisées en partie par la menace du sida. Redoublement de la stigmatisation ou reconnaissance des droits de la Femme ? Ces deux logiques s’affrontent aujourd’hui. Donner aux femmes le moyen de choisir en termes de protection de leur santé comme plus largement en termes de choix de vie ou réprimer, telle est l’alternative.

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« Drogues, parlons vrai »

Tribunes / Libération François-Xavier Colle * Anne Coppel ** Serge Hefez *** La Loi du 31 décembre 1970 fête ses trente ans. Triste jour. Un exemple parmi tant d’autres au hasard d’une actualité désormais banale. « Castelnau : les gendarmes traquent le hasch au lycée. Pendant près de trois heures, plusieurs dizaines d’élèves contrôlés ” Suit […]

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Figures de femmes …

Le Courrier des Addictions, n°2, avril-mai juin 2004, pp. 54-58. Que les femmes aient un rapport spécifique aux drogues est une évidence qui, pourtant en France, reste très mal connue. Il aura fallu la menace du sida pour que s’ouvrent les premières actions pour la mère et l’enfant ainsi que pour les femmes prostituées. La […]

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Note sur l’éducation à la santé et priorités de prévention ; objectifs à long terme /objectifs à court terme

THS, La Revue des Addictions volume V, n°20   Ces dernières années, la MILDT s’est attachée à mettre en place une politique de prévention cohérente et coordonnée. Cette politique était fondée sur un diagnostic des actions menées antérieurement, qui, “ malgré les engagements successifs, malgré les moyens mobilisés, malgré enfin la qualité de nombreuses actions […]

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Sous la décriminalisation des drogues, la répression

  Matthieu ECOIFFIER, LIBÉRATION, Rubrique ÉVÉNEMENT   Selon le souhait de Sarkozy, les usagers n’iraient plus en prison mais feraient l’objet de poursuites systématiques. Ton scooter confisqué pour un joint. Cette nouvelle sanction contre les fumeurs de cannabis, annoncée mercredi par Nicolas Sarkozy, pourrait être adoptée prochainement. Car une chose semble établie : le gouvernement […]

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Article de Mouvements sur : Peut-on civiliser les drogues ?

Revue MOUVEMENTS, rubrique Livres, n°25, janvier-février 2003.

Jean-François Laé, à propos du livre : Peut-on civiliser les drogues ? De la guerre à la drogue à la réduction des risques.

Un toxicomane doit-il pouvoir protéger sa santé, a-t-il le droit de se soigner, même s’il est toxicomane ? Jusque vers 1995, cette question est restée totalement irrecevable. La figure du toxicomane qui se défonçait, s’attaquait à son corps et se détruisait lui-même, faisait écran à cette question de sant publique qui consiste à penser que, quelle que soit son usure ou sa folie, le corps doit pouvoir se soigner sans condition. Entamé, ébréché, incisé, démoli, même de sa propre faute, le corps en détresse doit pouvoir accéder à la santé publique, ou plus exactement, celle-ci doit accéder aux détresses les plus sévères, même jusque sous les plaintes de ceux « qui n’en valent pas la peine ».

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La mission contre la drogue perd sa tête

Matthieu ECOIFFIER Libération Nommée par Jospin, Nicole Maestracci a été limogée. Mais le gouvernement a du mal à trouver un successeur. C’est la première victime de la chasse aux sorcières. Le gouvernement a décidé de débarquer Nicole Maestracci, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). Matignon lui a […]

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Une nouvelle donne

Prologue

Les toxicomanes ont-ils le droit de vivre ?

Que la protection de la santé des usagers de drogues puisse être un objectif de la politique publique a longtemps été impensable. Pendant les années quatre-vingt, mortalité et morbidité sont l’objet d’une sorte de tabou. En 1993, overdoses sur la voie publique et sida font de la toxicomanie la première cause de mortalité des 18-34 ans en Ile-de-France. La prise de conscience de la réalité du risque sanitaire a été d’autant plus difficile que l’information était partielle. Pour reconnaître la catastrophe sanitaire et sociale, il a fallu, au-delà du débat idéologique, accepter de se confronter aux faits.

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Chapitre 3 / LE BUS DES FEMMES

1990, le Bus des femmes est la première action communautaire en direction des femmes prostituées. Un autobus anglais stationne chaque soir aux portes de Paris. L’équipe a été constituée de femmes relais, appartenant au milieu dans un objectif de « prévention par les pairs ». Rapidement, un premier problème se pose. La situation dramatique des […]

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Chapitre 7 / CHICAGO OU LA NAISSANCE DE L’OUTREACH

En 1968 aux États-Unis, dans le ghetto noir de Chicago, un psychiatre entreprend de traiter la dépendance à l’héroïne. Il ouvre un centre de soins avec toutes les méthodes de soins, dont la méthadone, encore expérimentale à l’époque; il monte une équipe de recherche qualitative et quantitative, et enfin, il associe des héroïnomanes du quartier […]

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